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Porteur: Paul Robinson
Résumé:
Une étude comparative des densités d'oiseaux d'une parcelle reboisée de la Grande Muraille Verte et du pâturage communautaire a été réalisée en 2011-12 par Roux-Vollon Céline (projet OHM Tessékere du CNRS). Les résultats provisoires sont qu'un certain nombre d'espèces de passereaux, migrateurs et résidents ont des densités plus élevées dans la parcelle reboisée. Le résultat pour les espèces migratrices est important du fait d'une préoccupation croissante suscitée par la forte baisse des populations de nombreuses espèces de passereaux migrateurs paléarctiques. La nécessité d'aborder ce problème a été formulée pour la première fois lors de la Conférence 2011 des pays signataires de la Convention sur les espèces migratrices (CMS), à travers la résolution 10.27 ayant pour objectif de créer un Plan d'Action pour les migrateurs d'ici 2014. Les données publiées sur le déclin de ces espèces proviennent d'études européennes mais peu d'étude ont été réalisées sur ces mêmes espèces en Afrique, continent ou elles hivernent. Il est donc urgent d'établir les tendances et les causes de ce déclin en Afrique et, à plus long terme, de mettre en place des stations de surveillance. Ce type d'étude est également bénéfique pour l'étude des espèces résidentes et migratrices intra-africaines ayant une écologie similaire. L'OHM Tessékere est une occasion presque unique de réaliser ce type d'étude. Le Sénégal est un des signataires de la CMS. Bien que certaines études sur les passereaux migrateurs ont été récemment réalisées en Afrique occidentale (Ghana, Nigéria, Burkina Faso), aucune ne l'a été au latitude du Sahel, qui constitue un lieu d'hivernage pour de nombreuses espèces clés et une halte migratoire pour de nombreuses autres. Une des causes possibles du déclin de ces passereaux est la réduction de la couverture végétale, ayant un impact direct sur les densités des insectes et sur la production de fruits dont se nourrissent la majorité de ces passereaux. Une étude simple dont le protocole est décrit ci après peut être mise en place pour ces espèces. Cette méthode a été testée avec succès pour des espèces migratrices néarctiques mais pas pour des migrateurs paléarctiques La famille des Sylviidae comprenant au niveau des parcelles de l'étude de 2011/12, 9 espèces migratrices et 5 espèces résidentes sera utilisée comme indicatrice lors de cette étude. Cette étude s'appuiera sur l'hypothèse que, pendant la saison sèche, il existe pour les espèces résidentes et migratrices de la famille des Sylviidae, des variations entre les habitats reboisés et les habitats non reboisés. Ces différences peuvent être : 1. La condition corporelle, mesurée par la perte de poids, en corrélation avec le succès reproducteur 2. Le temps de séjour, corrélé avec la qualité de l'habitat, mesuré par l'observation répétée des oiseaux marqués individuellement (par des bagues colorées). 3. Les interactions compétitives inter et intra-spécifique, mesurée par la défense territoriale et la réponse à l'appel en play-back, également en corrélation avec la qualité de territoire 4. La distribution non-aléatoire des oiseaux par âge et par sexe, mesurée à partir des oiseaux pris aux filets. Les résultats seront statistiquement testés à partir des données recueillies au cours de deux périodes (début et fin de la saison sèche) et des habitats (reboisés et non reboisés).