Cette étude vise à étudier la pluriactivité de l’emploi du temps des femmes dans la zone rurale du Ferlo et plus précisément au sein du village de Widou-Thiengoly, en tenant compte des différences d’âge. Aujourd’hui, peu de littérature concerne spécifiquement le genre dans les régions rurales d’Afrique de l’Ouest, particulièrement dans le Ferlo où de nombreuses études ont par ailleurs été menées. Le facteur de l’âge, qui sera une variable explicative observée avec attention dans notre étude, a également rarement été analysé sous le prime du genre (par exemple Macia, Ka et Duboz, 2012).
Les activités professionnelles des femmes rurales d’Afrique de l’Ouest restent peu visibles car elles ne sont pas monétarisées et ne font pas partie des secteurs économiques majeurs, mis en évidence classiquement. Cela est d’autant plus vrai dans une société où l’activité pastorale est gérée par les hommes et est à la fois une activité économique et un héritage culturel. Etudier les rapports de genre permet de s’intéresser à l’émancipation des femmes et à la question de l’éducation des enfants, à laquelle les revenus féminins contribuent directement.
Pour réaliser notre étude, nous nous baserons essentiellement sur une méthodologie d’enquête qualitative via des entretiens semi-directifs et des observations participantes auprès d’acteurs habitant le village de Widou-Thiengoly dans la région du Ferlo au Sénégal. Nous souhaitons comprendre les contraintes qui pèsent sur la pluriactivité féminine dans cette région rurale du Sénégal grâce à des analyses socio-politiques et géographiques qui éclaireront les déterminants de l’organisation de la pluriactivité féminine.